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Hairelbé
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28 juillet 2008

Netteté pour tirage jet d’encre 20X30 à 60X40 et écran LCD 19"

Tout ce qui suit ne s’applique qu’aux photos sans flou de bougé, rien ne peut vraiment rétablir ce genre de défaut.

Une photo est forcement affectée par une perte de netteté. Qu’elle soit argentique ou numérique plusieurs facteurs interviennent . Pour ne parler que du numérique au moins trois éléments sont impliqués à la prise de vue, ce sont d’une part le capteur avec son organisation en matrice de Bayer , d’autre part le filtre anti-aliasing , sans oublier la qualité de l’optique. Ensuite au tirage la transformation des pixels en points d’impression va apporter son lot de perte de netteté.

La reprise de la netteté d’une photo est donc nécessaire et des outils prévus à cet effet le permettent.

Cette étape doit être la dernière dans le ‘développement’ d’une photo ; son rééchantillonage à une résolution proche de celle de l’œil aux dimensions finales du tirage doit être effectué au préalable.

Améliorer la netteté d’une image consiste à détecter les ‘contours’ et à augmenter localement le taux de contraste . La difficulté consiste à ne pas faire ressortir les ‘défauts’ tels que le bruit de la photo et de ne pas introduire trop de halos d’accentuation dus à l’augmentation des contrastes ni d’aboutir à une perte des détails fins.

Plusieurs questions se posent alors: la reprise de netteté que l’on fait est-elle optimale ? Le logiciel utilisé est-il le mieux adapté et le plus performant ? Un autre réglage ne serait-il pas meilleur ? Faut-il agir sur le gain , le rayon , le seuil ? Beaucoup de temps à passer et de fatigue pour les yeux !

Lorsqu’il s’agit de faire un réglage de netteté pour un affichage sur écran, le résultat est facilement observable et modifiable, mais lorsqu’il s’agit de faire un réglage pour un tirage sur papier , le nombre d’essais comparatifs à faire peut devenir fastidieux et onéreux.

La reprise de la netteté dépend de plusieurs paramètres. Parmi les principaux on a :

-Le logiciel utilisé pour ajuster la netteté (Magic focus, Refocus (Pixelium), Accentuation, Netteté optimisée, Filtre passe-haut, Netteté dans Adobe Camera Raw (ACR) , Photokit Sharpener, Nik Sharpener , Qimage etc…)
-La méthode (netteté globale, par zone, par masque de contour, en plusieurs passes, rééchantillonage préalable etc…)
-Le sujet de la photo (paysage ,portrait, fréquence des détails etc…)
-Le support de sortie (Ecran CRT, LCD, type de papier etc…)
-Les dimensions du tirage
-La distance de visualisation de la photo
-La sensibilité ISO utilisée à la prise de vue
-La qualité de l’optique (aberrations, diffusions ) et du capteur (bruit)
Bref de quoi passer de longues heures à tergiverser et perdre son temps devant un ordinateur.

Dans le cas de traitement par lots , il faut s’orienter vers une solution la moins consommatrice de temps. La lecture du livre ‘netteté et accentuation’ de Bruce fraser disponible à la bibliothèque de Cherbourg (et oui , il s’agit d’un blog local) permet de comprendre les différents problèmes que posent la reprise de la netteté. La partie ‘Netteté’ de la version 4.3 et au-delà de ACR reprend les grands principes de ce livre et donne des résultats intéressants.

On se rend compte que l’outil ‘masque flou’ (USM) n’est pas vraiment adapté pour la reprise de la netteté. Plus le contraste est fort et plus le halo d’accentuation s’élargit , ce qui n’est pas ce qu’un photographe recherche ! En fait la taille des halos en terme de pixels est constante et donnée d’une part par le moyen utilisé et d’autre part par la valeur affectée au rayon, mais visuellement , il s’élargit avec l’augmentation du contraste. Avec ‘Accentuation’ de Photoshop , le nombre de pixels du halo est le double de la valeur du rayon. Pour un rayon de 1 , les halos clair et foncé font 2 pixels de large. Avec ‘Netteté optimisée’ sans la coche ‘Plus précis’ à un rayon de 1 correspond des halos de 1 pixel. On se rend compte que la taille d’un halo peut détruire les détails fins de 1 ou 2 pixels.

La taille maximale acceptable de ces halos est donnée par la résolution de l’œil à la distance d’observation et doit rester inférieur à la capacité de l’œil à les distinguer sinon le côté ‘photo numérique’ se fait ressentir. Le choix du rayon maximum va donc dépendre de la résolution de la photo à imprimer à ses dimensions finales et de la distance minimale d’observation .. Pour ma part je considère qu’une photo comme une peinture , doit pouvoir être approchée à distance de lecture quelque soit sa taille ; la résolution de l’œil à cette distance est de l’ordre du 1/10 mm. A dimensions égales, plus la résolution d’une photo est faible et plus le nombre de pixels des halos d’accentuation doit être faible sachant que leur taille d’impression est plus grande ; autrement dit plus le paramètre ‘rayon’ doit être faible.

Pour une photo à 240 dpi , chaque pixel va correspondre à 25,4/240 = 0,10 mm. A 180 dpi , il va correspondre à 0,14 mm.

On peut classer les contours en 3 catégories. Contours fins, contours moyens et contours marqués. Une photo contient souvent plusieurs types de contours à la fois. Une accentuation en plusieurs passes avec différentes valeurs de rayons permet d’améliorer différents types de contours.

Après pas mal d’essais comparatifs, j’ai choisi l’outil netteté d’ACR 4.3.
J’applique une méthode en 2 passes .

1 ère passe:Elle concerne les contours marqués, les détails fins et le bruit ne sont pas accentués. La photo est rééchantillonée avec ACR, pour obtenir des dimensions les plus proches possibles de celles du tirage papier. Pour un Canon 30D , 7 choix sont possibles : grosso modo à une valeur de résolution proche de celle de l’oeil, quatre correspondent au 40X60, 30X45, 20X30 et à une définition d’écran LCD .
Le paramètre ‘clarté’ est positionné par défaut sur 20. (Amélioration des contrastes sur les tons moyens)
Les paramètres ‘détails’ de la partie ‘Netteté’ sont positionnés par défaut sur gain 85% ; rayon 0,9 ; détails 40 et masquage entre 40 et 90 (la valeur du masquage permet de ne pas trop toucher aux détails fins)

2 ème passe: Elle concerne les détails fins. Avec Photoshop, redimensionnement aux cotes exactes du tirage papier avec rééchantillonage ‘bicubic plus net’ à résolution identique à celle d’ACR. Pour améliorer les détails, application par l’intermédiaire d’un calque du filtre ‘netteté optimisée’ à l’ensemble de l’image avec les paramètres suivants : gain 70% et rayon 0,3. la case netteté améliorée reste décochée. (Les paramètres avancés sont à zéro sinon ils sont pris en comptes même en mode basic) . Le mode de fusion du calque est réglé sur ‘luminosité’ pour limiter les décalages de couleurs et les curseurs de ‘fondu si’ concernant le calque inférieur sont ramenés vers l’intérieur avec dédoublement des curseurs pour avoir une transition progressive aux valeurs 20 à 50 pour les sombres et 180 à 235 pour les clairs et ainsi compenser le fait que la méthode USM accentue davantage les zones les plus contrastées et ne gère pas la saturation des pixels du halo! Ceci va permettre de ne pas appliquer la netteté sur les tons très clairs et très foncés et ainsi de préserver les nuances au niveau des détails dans les ombres et sur les lumières intenses.

Un mot sur le choix de la résolution ; elle est prise autour de 280 dpi(résolution de l’œil à 25 cm de distance) à un sous multiple de la résolution du moyen d’impression. C’est sensé faciliter le rééchantillonage fait par le moyen d’impression. Ex : 240 dpi pour une imprimante epson de résolution physique 720 ou 1440 dpi ; 260 dpi pour une Fuji Frontier de résolution 260 dpi.

La mise en œuvre de cette méthode est simple. Les paramètres ‘définition’ et ‘détails’ sont préréglés (Dans ACR possibilité d’enregistrer plusieurs jeux). Les applications ACR , Photoshop et Bridge forment un ensemble cohérent, l’utilisation du ‘processeur d’images’ permet au moment de l’ouverture d’un fichier Raw d’appliquer pour la première passe les réglages de netteté qui concernent les ‘contours marqués’ et pour la 2 ème passe d’appeler une ‘action’ préalablement enregistrée pour dimensionner la photo aux valeurs exactes et pour appliquer l’amélioration des détails.

Autrement dit la seule chose à faire , c’est de configurer la bonne définition d’image au niveau d’ACR* , d’utiliser le processeur d’images avec l’action adéquate correspondante au format de l’image. ( l’action consiste à redimensionner l’image et à lui appliquer le filtre ‘netteté optimisée’). En final , peu de temps à passer pour effectuer la netteté de ses photos, une fois le processeur d’image lancé c’est la machine qui travaille , on a tout le temps pour aller faire autre chose ! (vaisselle, ménage, vidange etc…)

Avant de passer au tirage grand format , on peut tirer un échantillon d’une zone ‘sensible ‘ de la photo sur son imprimante personnelle et voir ce que cela donne.

Pour un affichage plein écran, choisir le rééchantillonage le plus petit proposé par ACR et dans photoshop rééchantilloner la photo en termes de pixels à la définition physique de l’écran. La taille d’un point pour un 19 pouces est de 0,29 mm et la résolution de l’œil à une distance d’observation de 70 cm d’environ 0,25mm, un halo visible d’accentuation d’un maximum de 1 pixel est acceptable. On se trouve dans une situation proche de celle d’une impression papier à 240 dpi ; les mêmes ‘réglages’ peuvent être conservés.

Un point à ne pas perdre de vue, la sensation de netteté dépend aussi d’une bonne restitution des couleurs .

Pour se faire une idée de la netteté d’un tirage papier à partir de l’écran, il est parfois préconisé de faire un affichage à 50% de la taille réelle des pixels. Pour que cette situation soit idéale, la résolution de l’écran étant d’environ 86 dpi , il faut avoir une résolution d’impression double soit 172 dpi. A 240dpi , on est plus proche d’un affichage à 33% , malheureusement les effets d’escalier à cette proportion d’un tiers empêche une bonne appréciation de la netteté. Se faire une idée de la netteté à partir d’un fichier traité pour un affichage plein écran est plus lourd à mettre en œuvre mais sans doute plus significatif. En fait , l’appréciation de la netteté ne peut se faire réellement qu’à partir du tirage papier.

Les valeurs annoncées n’ont rien de définitives, elles représentent un compromis pour les différentes types de photos. On peut les considérer comme une base de départ. Chacun peut les adapter à ses préférences et en fonction de différents paramètres de prises de vues (sensibilité ISO , finesse de l’objectif etc…).
Il n’est pas abordé dans ce résumé les possibilités de retouches locales et personnalisées qui ne s’inscrivent pas dans le cadre d’un traitement par lots.

L’utilisation du type d’image ci-dessous avec son taux de contraste progressif permet de se faire une idée des effets de la méthode d’accentuation. Ne pas hésiter à zoomer fortement et utiliser la pipette d’échantillonage pour préserver ses yeux. On peut voir par exemple à quoi correspond les pixels ‘à virgule’ ; quel est l’effet du gain ; que les méthodes d’accentuation s’attaquent à des contours parfaitement nets à l’origine , etc…

Mire_10X15

*Dans ACR , lorsque la définition de l’image est modifiée, pour la modifier à nouveau ou revenir à sa définition d’origine, il faut passer par l’outil ’recadrage’ ; ce qui n’est pas forcément intuitif !

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